Paradis et enfer
dépendent de la façon dont nous accueillons l’amour de Dieu.
« Répondons-nous à Son amour par l’amour ou par la haine ? Telle est la question cruciale. Et cette différence dépend entièrement de nous, de notre liberté, du choix que nous faisons librement au plus profond de nous-même. Cette liberté parfaite n’est pas influencée par des conditions extérieures ou des facteurs internes de notre nature matérielle et psychologique, parce qu’elle n’est pas un acte extérieur mais une attitude du for intérieur, jaillie du fond de notre cœur et déterminée non par nos péchés mais par notre réaction face à nos péchés, comme le montre clairement le passage du publicain et du pharisien et celui des deux larrons crucifiés avec le Christ. Cette liberté, ce choix, cette disposition intérieure envers notre Créateur constitue le cœur de notre personnalité éternelle, le plus profond de nous-mêmes, ce qui nous fait être ce que nous sommes ; c’est là notre visage éternel -clair ou sombre, aimant ou haïssant.
Non, mes frères, malheureusement pour nous, le paradis ou l’enfer ne dépendent pas de Dieu. S’ils dépendaient de Dieu, nous n’aurions rien à craindre. Nous n’avons rien à craindre de l’Amour. Notre salut ne dépend pas de Dieu, il dépend exclusivement de nous -et telle est la tragédie. Dieu nous veut à Son image, éternellement libres. Il nous respecte absolument dans Son amour. Sans respect, on ne peut parler d’amour. Nous sommes hommes parce que nous sommes libres ; sans liberté, nous serions des animaux intelligents, pas des hommes. Dieu ne nous retirera jamais ce don de liberté qui nous fait ce que nous sommes, ce qui veut dire que nous resterons toujours ce que nous choisissons être, amis ou ennemis de Dieu. A ce niveau profond de notre être, il n’existe pas de changement. Dans cette vie-ci, il peut y avoir des modifications plus ou moins profondes clans notre façon de vivre, notre caractère, nos croyances, mais tous ces changements ne sont que l’expression dans le temps de notre moi éternel le plus profond, qui est éternel dans toute la portée du terme. C’est pourquoi le paradis et l’enfer aussi sont éternels. Ce que nous sommes vraiment ne change pas. Nos traits passagers et l’histoire de notre vie dépendent de plusieurs facteurs superficiels qui s’évanouissent avec la mort, mais notre vraie personnalité n’est pas superficielle et ne dépend pas de ce qui change et de ce qui s’évanouit. Il s’agit de notre être véritable, qui demeure avec nous dans le sommeil du tombeau et qui sera notre vrai visage à la résurrection. Il est éternel. »
extrait de le Fleuve de Feu d’Alexandre Kalomiros
Le service funèbre de l’Église orthodoxe
La miséricorde de Dieu est infinie et sa bonté est sans commune mesure. C’est ce que notre sainte Église a toujours transmis, et elle croit et elle espère ainsi que le Seigneur d’amour sera miséricordieux même pour le défunts. Pour cette raison, les hymnographes de l’Église orthodoxe ont composé un service funèbre des plus émouvants qui est un trésor de pensées spirituelles profondes.
Dès les premiers temps du christianisme, des psaumes et des hymnes ont été chantés à notre Dieu qui donne la vie quand un croyant est mort. Mais les éléments de base du service funèbre en usage aujourd’hui peuvent être datés essentiellement du cinquième siècle. Avec le temps, le Service a été enrichi avec des psaumes et des hymnes de sorte qu’il est devenu l’un des services des plus polyvalents, dramatiques et intenses de notre Église.
Le service funèbre de l’Église orthodoxe est un exemple de la façon dont la théologie orthodoxe influence la formation d’une saine compréhension de la véritable nature de la vie et la mort.
Voici ce que réalise le Service :
- a) Il utilise l’occasion de la mort pour nous aider à développer une compréhension plus profonde de la signification et le but de la vie;
- b) Il nous aide à composer avec les émotions que nous avons à l’heure de la mort et après la mort;
- c) Il met l’accent sur le fait que la mort pour le chrétien n’est pas la fin, et affirme notre espérance dans le salut et la vie éternelle;
- d) Il reconnaît l’existence des émotions de la douleur causée par la séparation d’un être cher, et encourage leur l’expression.
Dans les lectures, les prières et les hymnes du service funèbre un dialogue dramatique a lieu entre les fidèles et Dieu et la personne décédée et Dieu. Le Service reconnaît la réalité de l’existence humaine – la fragilité de la vie et la vanité des choses de ce monde – et incite nos esprits et nos cœurs à contempler la valeur incomparable des bénédictions éternelles du royaume de Dieu. Dans le même temps avec un esprit contrit, les prêtres et le peuple invoquent la miséricorde infinie du Dieu Tout-Puissant pour les défunts.
Quiconque suit attentivement les hymnes et les prières du service funéraire sera édifié et consolé de bien des façons. Le service n’est pas seulement une occasion d’exprimer notre amour pour notre bien-aimé qui s’est endormi, c’est aussi un temps sacré, une merveilleuse occasion pour la réflexion et la méditation intérieure sur notre propre relation avec Dieu et sur l’orientation de nos vies. Quand nous réfléchissons sur les pensées sublimes du service funèbre, nos âmes s’emplissent de contrition, nos cœurs s’adoucissent, et nous prions avec ferveur pour le pardon et le repos de la personne qui a été transférée à la vie au-delà de la tombe. En outre, nous qui sommes encore en vie, sommes invités à vivre le reste de nos vies dans la repentance et à la consécration sans bornes au Christ.
Saint Jean Chrysostome observe admirablement :
« Les Juifs de l’Ancien Testament ont pleuré pour Jacob et pour Moïse pendant quarante jours. Aujourd’hui, cependant, lors des funérailles des fidèles, l’Église élève des hymnes et des prières et des psaumes. Nous glorifions et rendons grâce à Dieu, parce qu’«Il a couronné les défunts»,parce qu’«Il a soulagé les douleurs,» parce qu’«Il a expulsé la peur», et garde le croyant défunt près de Lui. C’est pourquoi les hymnes et les psaumes soulignent dans l’évènement de la mort le plaisir et la joie qui font suite à la Résurrection glorieuse du Sauveur Jésus-Christ. Car les psaumes et les hymnes sont des symboles de joie, selon la parole apostolique: «Est-il joyeux? Qu’il chante des louanges ! » (Jacques 5:13). C’est pourquoi nous chantons des psaumes sur les morts – psaumes qui nous poussent à avoir du courage et à ne pas désespérer de la mort de notre frère. »
( Sur les saintes vierges martyres Bérénice et Prosdoce et leur Mère Domnina)
« Avec les esprits des justes rendus parfaits, donne le repos à l’âme de ton serviteur(ta servante), ô Sauveur, et garde-le (la) dans cette vie de béatitude qui est avec Toi, ô Toi qui aime les hommes. » (Tropaire des Défunts)
Ordre du service funèbre
Le service funèbre de l’Église orthodoxe se compose d’hymnes, de prières et de lectures de l’Écriture. L’ordre du service est le suivant :
- L’office du Trisagion, chanté à la maison funéraire ou dans l’église :
– – le soir avant le service funèbre
– – le jour de l’enterrement, au cimetière après le service funèbre,
– – pour les offices commémoratifs.
- Une sélection de versets du psaume 118, en trois strophes: (Partie I-versets 1, 20, 28, 36, 53, 63; partie II-versets 73, 83, 94, 102, 112, 126; partie III-versets 132, 141, 149, 161 1 175, 176)
- Les bénédictions (Evlogitaria): «Béni sois-Tu, ô Seigneur, enseigne-moi tes commandements! » (Psaume 119:12).
- Kondakion et Cantiques dans chacun des huit tons.
- Lectures des Écriture: (a) 1 Thessaloniciens 4:13-18 et (b) Jean 5:24-30.
- Petite Litanie, Prières, et congé.
- Le Baiser de paix et l’onction du corps.
- Le chant de l’office du Trisagion au cimetière.
Explication de l’office du Trisagion funéraire :
Avant l’office funéraire lui-même, le Trisagion bref ( ou « trois fois saint ») service est chanté à l’endroit où repose le défunt. Cet office porte ce nom parce qu’il commence par la prière familière, « Saint Dieu, Saint Fort, Saint Immortel, aie pitié de nous», répété trois fois. Après les prières initiales, quatre hymnes sont chantées pour demander au Seigneur de donner le repos au défunt parmi ceux qui sont déjà parfaits dans la foi. Une litanie suit qui est conclue par une prière qui contient à nouveau la demande au Seigneur d’accorder le repos à la personne décédée et demande le pardon de ses péchés. Avant la conclusion de l’office les fidèles chantent, «Que ta mémoire soit éternelle. »
Psaume 118 : Le service funèbre commence avec le chant en trois strophes de versets du Psaume 118. En grec on appelle cela le Amomos (αμωμος, irréprochable) parce que les premiers mots sont : «Heureux sont ceux dont la voie est sans reproche, qui marchent dans la loi du Seigneur. » Après la première strophe, une petite litanie est dite avec des demandes pour le défunt. Si plus d’un prêtre officie, cette litanie est dite après chaque strophe.
Evlogitaria: Après le chant du psaume 118 sont les louanges des funérailles, les Evlogetaria. Ces hymnes sont chantées sur un ton solennel qui met en évidence la profondeur du contenu théologique. Elles sont appelées « Evlogetaria » (ce qui signifie hymnes de louange), parce que chacune est précédée par le verset 12 du Psaume 119 « Béni sois-Tu, ô Seigneur, enseigne-moi tes jugements. » Leur désignation en tant que Evlogetaria des funérailles les distingue des Evlogetaria résurrectionnels qui sont chantés au cours de l’office de l’Orthros du dimanche. Pour l’office funèbre d’un membre du clergé, deux Evlogetaria supplémentaires sont inclus.
Kondakion et Cantiques des huit tons : À la fin des Evlogitaires on chante le Kondakion du service funèbre:
« Avec les Saints donne le repos, ô Christ, à l’âme de ton serviteur, là où il n’y a pas ni douleur, ni tristesse, ni souffrance, mais la vie éternelle. »
Pendant le chant de cet hymne, le prêtre encense le défunt et les fidèles, ainsi que la Sainte table de l’autel et les icônes. Ensuite sont chantées des hymnes très émouvantes connues sous le nom d’Idiomèles. Chaque chant a sa propre mélodie particulière et est chanté selon l’ordo des huit modes du chant byzantin. Ces hymnes et l’évolution de leurs modes mélodiques expriment les émotions mêlées de douleur et de consolation qui viennent de la perte d’un être cher et dans notre affirmation de notre espérance dans la promesse de Dieu du repos pour les défunts et la vie éternelle.
Lectures bibliques : En plus de la prière et la poésie liturgique, le service funèbre comprend également deux leçons des Saintes Écritures, l’une est tirée de l’Apôtre (Απόστολος = livre liturgique qui contient le Livre des Actes et les Épîtres) et l’autre extraite de l’Évangéliaire (Ευαγγελίων = le livre liturgique des quatre Évangiles disposés en péricopes ou « Lectures »).
Les lectures choisies pour l’office sont I Thessaloniciens 4:13-17 et Jean 5:24-30.
De l’Apôtre et de l’Evangéliaire sont également tirées plusieurs lectures alternatives :
De l’ Apôtre : I Corinthiens 15:47-57 I Corinthiens 15:20-28, Romains 14:6-9, et de l’Évangéliaire : Jean 5:17-24 Jean 6:35-39; Jean 6:40-44; et Jean 6:48-54. Tous ces passages reflètent la conviction de l’Église dans la réalité de la mort du Christ et sa Résurrection et des bénéfices que nous tirons d’eux, à savoir, la résurrection de notre corps au dernier jour, et la promesse de l’incorruptibilité et l’immortalité.
Prières et Congé : Après les lectures, la petite litanie qui a été dite plus tôt est répétée, et le prêtre offre une prière pour le repos du défunt. À ce stade, une prière spéciale est ajoutée si un hiérarque officie et/ou s’il s’agit des funérailles d’un membre du clergé. Le prêtre, s’adressant au Christ qui a vaincu la mort, demande au « Dieu des esprits et de toute l’humanité » d’accorder le repos à l’âme du défunt, « dans un lieu de lumière, un lieu de vie renouvelée, un endroit joyeux … » La prière de Congé de l’office funèbre introduit à nouveau à l’espoir de la résurrection quand le prêtre demande l’intercession de la Toute-Sainte Mère de Dieu, des saints apôtres, des saints Pères, des trois patriarches Abraham, Isaac et Jacob, et du saint et juste Lazare, l’ami du Christ qui est ressuscité des morts par notre Seigneur. Après cette prière, les fidèles chantent, « Que ta mémoire soit éternelle. »
Le baiser de paix et l’onction : Après la prière du congé vient le moment de notre dernier adieu au défunt. Quand les gens s’approchent pour regarder le défunt, le chœur ou des chanteurs chantent des hymnes qui invitent à offrir un baiser à celui qui s’est endormi dans la foi pendant qu’ils prient le Seigneur d’accorder le repos au défunt. Le baiser donné à la personne décédée est une expression de l’amour pour le défunt, mais il est aussi une affirmation que celui qui s’est endormi est digne de l’accomplissement des promesses de Dieu d’avoir vécu une vie de foi et connu la grâce de Dieu.
Après que les personnes et la famille sont venues et ont offert leur salut final, le prêtre oint le corps en faisant le signe de la croix avec l’huile puis avec de la terre. Tandis que le prêtre oint le défunt avec l’huile, il dit: « Asperge-moi avec l’hysope et je serai purifié. Lave moi et je serai plus blanc que la neige » (Psaume 50:7). Quand le prêtre saupoudre le corps avec de la terre, il dit : « Au Seigneur est la terre, et sa plénitude, l’univers et tous ceux qui l’habitent » (Psaume 23:1). « Tu es poussière et à la poussière tu retourneras » (Genèse 3:19).
Au cimetière : Après l’office funèbre, le prêtre et le peuple s’avancent en procession au cimetière. Le prêtre chante alors le Trisagion et le corps est descendu dans la tombe pour attendre le retour de notre Seigneur et la résurrection des morts.
(vers. française de Maxime le minime – source)
La prière de L’Église Orthodoxe pour les morts
A chaque office divin, l’Église orthodoxe offre des prières pour ses enfants défunts. Des prières spéciales et des tropaires sont lus à Complies et à l’Office de Minuit, aux Vêpres et à Matines on fait mémoire des défunts dans la Litanie de Supplication Fervente. A la Divine Liturgie les défunts sont commémorés à la Proscomédie, dans les Litanies suivant l’Évangile et après l’hymne « Il est digne… ». En outre, il est de coutume d’avoir un office pour les défunts le samedi, sauf si cela coïncide avec une fête ce jour-là.
Le troisième jour
Le troisième jour après la mort, l’usage veut que l’on commémore les défunts, car ils ont été baptisés au nom de la Sainte Trinité, Père, Fils et Esprit Saint et ont conservé la foi orthodoxe qu’ils ont reçue au baptême. En outre, comme les Constitutions apostoliques l’indiquent : « Que le troisième jour des défunts soit célébré avec psaumes leçons et prières, à cause de Celui qui est ressuscité au bout de trois jours (livre 8, Ch. 42], qu’il le soit donc en l’honneur de la Résurrection du troisième jour de notre Seigneur Jésus-Christ. »
Le neuvième jour
Le neuvième jour après la mort, l’Eglise orthodoxe offre des prières pour les défunts à la fois en mémoire des vivants [Const. Apost.] et pour que l’âme du défunt soit jugée digne d’être du nombre du chœur des saints, par les prières et les intercessions des neuf rangs des anges.
Le quarantième jour
Depuis les premiers siècles l’Église a prescrit que les défunts seraient commémorés au cours des quarante jours et le quarantième jour lui-même, tout comme le le peuple s’est lamenté après la mort de Moïse [. Const. Apost.]. Cela se fait aussi en commémoration de la victoire du Christ sur Satan après qu’Il ait passé quarante jours dans le jeûne et la prière. L’Eglise commémore également les défunts à la date anniversaire de leur mort et, dans certains endroits, le vingtième jour, et les troisième, sixième et neuvième mois de même. Il est aussi d’usage de commémorer les défunts lors de leurs anniversaires et le jour de la fête de leur saint patron.
Des Kolives (céréales bouillies, avec du miel ou du sucre, parfois mélangés avec des grenades, prunes, raisins et autres sucreries) sont offertes ces jours de commémoration. Les céréales et les fruits signifient que les morts se relèveront de leur tombe par la puissance de Dieu, car à la fois les graines (semées dans le sol) et les fruits (qui tombent sur le sol) se décomposent d’abord, pour ensuite produire en abondance des fruits mûrs et entiers. Le sucre et le miel signifient qu’après la Résurrection des justes, il adviendra une vie joyeuse et bénie dans le Royaume des Cieux, plutôt qu’une vie amère et douloureuse.
Comme Saint Siméon de Thessalonique le dit :
«L’office du troisième jour est célébré pour la raison que le défunt a reçu son être de la Sainte Trinité et après avoir passé à un état de bien être et de changement, il apparaîtra [à la Résurrection] dans son état d’origine ou dans un état supérieur. Le [Neuvième jour] est célébré de telle sorte que son esprit cohabite avec les esprits saints et les anges, les êtres incorporels et naturellement, semblables à eux, c’est ainsi que ces esprits sont au nombre de neuf et par eux [les ordres célestes] ils proclameront triplement la louange du Dieu Trine ; c’est ainsi qu’ils peuvent être unis aux esprits saints des Saints. Le [quarantième jour] est célébré en raison de l’Ascension du Sauveur qui arriva après autant de jours après sa Résurrection ; c’est dans ce sens que [le défunt], pour ainsi dire, ayant également ressuscité et s’étant élevé … étant ravi dans les nuées, rencontrera le Juge et sera ainsi unis à Lui ; il devrait alors être à jamais avec le Seigneur (1 Thess. 4:17).
Maintenant, le troisième, le sixième et le neuvième mois sont également célébrés comme proclamant la Trinité, le Dieu de tous, et pour Sa gloire au nom du défunt, car par la Trinité un homme a été façonné, et quand il se détache de son corps, il retourne à son Créateur, et par la Trinité, il espère obtenir la Résurrection. Mais la fin de l’année est célébrée parce que c’est son accomplissement et notre Dieu, la Trinité, est la vie de toute chose et l’origine de tout être, et Il sera la restauration de tous et le renouveau de la nature humaine.» [ Sur ce que l’on fait pour les défunts].
En général, la coutume d’observer les prières pour les morts a été transmise par l’Eglise orthodoxe depuis des temps immémoriaux. La Divine Liturgie a toujours célébré la mémoire des défunts et, ces jours-là, nombreux sont ceux qui ont n’ont pas compté leurs offrandes à l’église et continuent de les multiplier, offrant assistance aux frères pauvres et nécessiteux privés de l’amour pour leurs chers proches défunts.
En plus de ces jours personnels de souvenir des défunts, l’Eglise a aussi réservé un certain nombre de jours de commémoration pour tous. Ce sont :
Le Dimanche de Carnaval
Ce samedi est celui de la dernière semaine où l’on peut manger de la viande avant le début du Grand Carême. Le lendemain, c’est le Dimanche du Jugement, l’Eglise commémore le second Avènement du Christ, et pour cette raison, le samedi avant elle prie pour tous ceux qui sont partis dans la foi et l’espérance de la Résurrection, pour que le Christ montre de la miséricorde à leur égard au Jugement Universel. Cette commémoration date d’une époque très ancienne et à cette occasion l’Église prie surtout pour ceux qui ont rencontré des décès prématurés et sont partis sans funérailles. Cela est évident dans les hymnes de cette journée, y compris les suivantes à partir du Canon de Matines:
« Ceux qu’engloutirent les flots, ceux que la guerre a moissonnés, ceux que les tremblements de terre ont emportés, ceux que tuèrent les assassins, ceux que mit en cendres le feu, donne-leur d’avoir part à l’héritage des saints» [Ode 1].
« Ceux qui soudainement furent arrachés à la vie, * frappés par la foudre ou brûlés par le froid, * emportés par toutes sortes de fléaux, * donne-leur, Seigneur, le repos * quand tu éprouveras tous les hommes par le feu. Ceux qui traversent l’océan * de cette vie sans cesse troublée, * ô Christ, veuille les conduire jusqu’au port * de ton immortelle vie, * et que la foi orthodoxe leur serve de gouvernail!
Ceux que dévorèrent les monstres marins, * ceux qui servirent de pâture aux oiseaux des cieux, * en ta justice ressuscite-les * au dernier jour, * quand tu viendras dans ta gloire, Seigneur notre Dieu. [Ode 3].
«Ceux qui sont morts subitement * par accident, par une course précipitée, * par ruade, coup de poing ou coup de fouet, * Seigneur de gloire, accorde- leur * dans les siècles le repos et le pardon.»[ode 8]
«A tous les fidèles qui furent emportés dans la mort * par les fléaux et les foudres tombées du ciel, * par les séismes et les raz de marée * accorde, Seigneur, le repos et la paix.
A tous les fidèles que tu as pris avec toi, * à tout âge, dans la vieillesse ou les jeunes années, * cadets et jouvenceaux, enfants et nouveaux-nés, * donne, Seigneur, le repos éternel.
A ceux qui moururent de morsure empoisonnée’ * engloutis par un serpent, piétinés par des chevaux, * écrasés, étouffés par un voisin, * accorde le repos: ils t’ont servi fidèlement.
Tous les fidèles qui sont morts * depuis les siècles et à toutes les générations, * permets qu’ils demeurent sans condamnation, * lorsqu’au jour de ta venue ils comparaîtront devant toi.»[ode 9]
Deuxième, troisième et quatrième Samedi du Grand Carême
Depuis que l’on ne célèbre plus la Divine Liturgie de saint Jean Chrysostome pendant la semaine du Grand Carême, mais qu’elle est remplacée par la Liturgie des Dons Présanctifiés, c’est l’usage reçu de l’Eglise commémorer les morts ces trois samedis (les autres samedis étant consacrés à des célébrations spéciales: Saint-Théodore, le 1er samedi, l’Acathiste à la Mère de Dieu, le 5ème , et la Résurrection de Lazare, le 6ème ), de sorte que les morts ne soient pas privés de l’intercession salvifique de l’Eglise.
Mardi de la Semaine de St. Thomas
Suivant une pieuse coutume, la commémoration de la mort est faite pour que, après avoir célébré la fête lumineuse de la Résurrection du Christ, la joie de la fête pascale soit partagée avec ceux qui sont partis dans l’espoir de leur propre résurrection. Ainsi, ce jour porte le nom de ‘Jour de la Réjouissance’.
Le Samedi de la Trinité
En ce jour (le samedi avant la Sainte Pentecôte), l’Eglise demande que la grâce salvatrice de l’Esprit Saint lave les péchés des âmes de tous nos ancêtres, les pères et les frères qui reposent de toutes les époques, en demandant qu’ils soient tous unis dans le Royaume des Cieux.
Commémoration des défunts guerriers orthodoxes
L’Eglise a également prévu deux jours de commémoration pour ceux qui ont sacrifié leur vie sur les champs de bataille :
Décollation de saint Jean-Baptiste (29 août). Le jour de la décapitation du Prophète, Précurseur et Baptiste du Seigneur, l’Eglise prie pour tous ceux qui sont morts pour la foi et la patrie, comme étant comme le juste Jean qui a souffert pour la vérité.
Saint Demetrios (le samedi avant le 26 octobre)
Cette commémoration a été inaugurée par le Grand Prince Dimitry Donskoï le jour de son Saint Patron (Saint-Démétrios de Thessalonique le 26 octobre) en 1380. En souvenir de sa grande victoire sur les Tatars sur le Champ de Koulikovo (dans l’actuelle province de Toula, en Russie), le prince Dimitri a fait un pèlerinage au monastère de la Trinité-Saint-Serge à Serguiev Possad près de Moscou). Après avoir commémoré tous ceux qui étaient tombés dans cette guerre, il a décrété par la suite que leur commémoration se ferait tous les ans le samedi avant le 26 Octobre. Plus tard, les chrétiens orthodoxes ont commencé à consacrer ce jour-là, non seulement aux guerriers orthodoxes tombés pour la foi, mais aussi pour tous les chrétiens orthodoxes qui sont morts dans la foi.